“La chirurgie bariatrique devrait être une chirurgie de dernier recours”, estimait le conseil des ministres dans son compte-rendu du 24 août. “Une chirurgie réservée aux cas d’obésité extrême et envisagée que si la personne a tenté, sans succès, de perdre du poids grâce à une prise en charge médicale spécialisée de plusieurs mois (avec suivi diététique, activité physique et prise en charge psychologique). La décision d’opérer devrait être une décision collégiale qui ferait suite à des discussions entre plusieurs professionnels de santé dont le médecin traitant, le chirurgien, l’endocrinologue, le nutritionniste ou encore le psychologue ou le psychiatre”.
Le Conseil des ministres a ainsi fait le choix de soumettre cette activité à autorisation. Une décision qu’elle justifie “pour pouvoir s’assurer que les opérations seront réalisées dans les conditions optimales de sécurité pour le patient et que la chirurgie restera réservée aux patients qui le nécessitent”. Mais pour le Conseil de l’ordre des médecins, cette décision ne fait qu’illustrer la défiance du gouvernement “pour une pratique largement éprouvée dans le monde entier afin de sauver des vies humaines impactées par l’obésité”. Et d’ajouter : “Ces raisons rendent le traitement de l’obésité indispensable sur notre territoire. Enfin, cette défiance est incompréhensible lorsque les médecins ne pratiquent cet acte que suite à l’échec d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychothérapique conduit pendant plusieurs mois”.
Le Conseil de l’ordre des médecins indique devoir faire “face aux obstacles persistants à mettre en place des politiques de santé publique préventives et audacieuses pour lutter efficacement contre ce fléau qu’est l’obésité, il est pour le moins à regretter l’emploi de termes inutilement stigmatisants pour qualifier les professionnels du secteur”.
Un colloque sur le traitement de l’obésité, ouvert à tous, sera organisé à Tahiti le 24 novembre prochain à l’hôtel Intercontinental Tahiti Resort, avec des experts locaux, nationaux et internationaux.
La sénatrice polynésienne Lana Tetuanui a déposé avec d’autres élus, une proposition de loi visant à supprimer l’indemnité d’éloignement des fonctionnaires de l’État affectés en Polynésie française.
“Par le dépôt de cette proposition de loi, je propose d’abroger le versement de l’indemnité d’éloignement aux fonctionnaires civils de l’Etat affectés en Polynésie française. Cet avantage date des années 50 lorsqu’on venait en bateau, et il demeure encore tellement incitatif qu’il porte préjudice au retour de nos fonctionnaires d’Etat polynésiens dans leur collectivité, explique la sénatrice sur les réseaux sociaux. Ma démarche vise ainsi à tarir le flux d’affectation en Polynésie française de fonctionnaires dépourvus du CIMM, à prioriser le retour de nos fonctionnaires polynésiens, et à encourager le recrutement local à compétences égales sur les postes laissés vacants.”
“Pour nous, l’indemnité d’éloignement ne doit pas disparaitre mais au contraire être étendue aux Polynésiens ou résidents qui veulent revenir en Polynésie mais aussi à ceux qui sont affectés de Polynésie en métropole. Qu’ils puissent bénéficier d’une indemnité d’éloignement”, estime pour sa part Thierry Barrère, secrétaire général de l’UNSA.
Pour le député indépendantiste Moetai Brotherson, “sur le principe, l’idée n’est pas mauvaise. Elle n’est pas nouvelle mais elle n’est pas mauvaise. C’est de dire qu’il faut effectivement réduire l’attractivité. Ce qu’il faudrait arriver à faire, c’est que les sommes qui seraient économisées soient consacrées à améliorer les conditions de travail et les conditions de recrutement ou de formation des fonctionnaires polynésiens qui viennent en métropole. Ce serait l’idéal. Maintenant, est-ce qu’en une phrase on arrive à faire ça dans un texte, je ne sais pas. Je vais attendre de lire le texte.“
“Une proposition d’amendement, une proposition de loi peut prévoir des dispositions transitoires. Si ces dispositions transitoires ne sont pas prévues, ça peut effectivement poser problème s’il y a un effet couperet. Ça peut être délicat. Toutes ces discussions auraient dû être posées avant et auraient dû se faire avec les syndicats”, estime-t-il encore.
Le cadre législatif définissant les droits et obligations des agents de la fonction publique communale évolue. Il s’agit là de la première modification depuis une ordonnance datant de 2012.
La réforme assure notamment un certain nombre de droits aux agents communaux : la protection fonctionnelle, les aides sociales ou encore la protection contre le harcèlement.
“Le travail n’est pas terminé. Nous rattrapons seulement le retard par rapport aux autres fonctions publiques, que ce soit État, Pays, ou métropole, a déclaré Christelle Lecomte, membre du conseil supérieur de la fonction publique communale.
Aujourd’hui, après 10 ans de pratique, on s’aperçoit qu’il y a des dispositions qui ne sont pas adaptées. On est là pour représenter l’agent, et surtout défendre au mieux ses intérêts. Forcément, de ce point de vue, on aura un droit de regard, et on sera forcément mieux entendus en siégeant à ces instances. On a notre mot à dire si, par exemple, la carrière de l’agent est malmenée”.
L’école Fare Bambini a ouvert ses portes le 11 aout dernier à Raiatea. L’établissement est agréé par l’Éducation nationale. Il peut accueillir jusqu’à 15 enfants pour l’année scolaire. Les enfants de 2 ans et demi à 6 ans apprennent selon la méthode Montessori aujourd’hui répandue à travers le monde. “C’est une école où l’enfant évolue et grandit à son rythme. Il va avoir des besoins particuliers pour développer son langage, l’écriture, la lecture, les mathématiques, la vie pratique… Et en fonction de ses besoins, c’est l’enfant qui va choisir ce qu’il veut faire. Je suis là juste pour le guider, lui faire une présentation, et observer ce qu’il se passe. (…) L’enfant me montre ce dont il a besoin et moi, je réponds à ses besoins via le matériel qui est scientifiquement prouvé et permet à l’enfant de développer toutes ses capacités d’apprendre. On apprend à l’enfant à devenir un adulteen répétant et en manipulant ses gestes” explique Marine Graux, monitrice Montessori.
La pédagogie Montessori s’appuie sur les mécanismes naturels de l’apprentissage chez l’enfant. Dans une classe unique, tous niveaux confondus, les bambins évoluent ensemble ou seuls selon leurs besoins, comme dans la vraie vie.
(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)
(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)
“Je voulais vraiment que les enfants aient une école adaptée à leur développement. C’est une école Montessori, mais c’est aussi une école multiculturelle. (…) C’est un projet de plus d’un an et demi qui a demandé beaucoup de travail et qui en demande encore, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle” déclare Aurore Del Pia, fondatrice de l’école Fare Bambini Montessori.
En plus d’apprendre à lire, écrire et compter, les enfants suivent des cours de reo maohi, de permaculture, et des cours d’anglais avec Charlotte : “Je parle exclusivement en anglais avec les enfants. Je lis des livres, on fait des comptines en anglais… Les enfants répondent en général en français, mais ils comprennent de plus en plus l’anglais”.
Le 10 septembre 2021, le plan de gestion de l’espace maritime révisé de Moorea était approuvé en conseil des ministres. Un moment très attendu. La ponctuation de sept années de réunions, de concertations avec toutes les parties prenantes intéressées par le sujet : pêcheurs, prestataires touristiques, sportifs, etc. Un document de plusieurs dizaines de pages réajustant les règles en matière d’utilisation, d’aménagement, de sauvegarde et de mise en valeur du lagon alors que le premier PGEM était entré en vigueur en 2004.
L’enthousiasme d’un certain nombre de partisans de ce nouveau PGEM est de courte durée. Ces derniers découvrent un ajout dans l’arrêté : le point 4 de l’article 13 du texte. Lequel stipule que, “hors zones de développement prioritaires”, fiscalement incitatives pour la réalisation de grands investissements, toute nouvelle construction sur l’eau, flottante ou sur pilotis, est interdite.
Autrement dit, toute nouvelle construction sur l’eau peut donc être autorisée dans une zone de développement prioritaire.
(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)
L’ajout de ce “détail”, sans consultation du comité local de l’espace maritime ni du comité PGEM ou de la majorité des élus de Moorea, n’est finalement pas passé inaperçu puisqu’il a fait l’objet de recours au tribunal administratif de la part de la fédération environnementale de Moorea Aimeho to u ora, de deux habitant de l’île, de l’association des habitants de Temae et de l’association des voiliers en Polynésie.
Ces parties estiment en effet que l’introduction du principe de “zone de développement prioritaire” balaie d’un revers de main le fondement même du PGEM dans les zones qui seraient ainsi définies. Les requérants pensent notamment au site de Temae où une extension de l’hotel Sofitel est envisagée.
“Après des années de travail, ce changement de dernière minute bouleverse tout, a insisté ce mardi matin l’un des demandeurs. Ces zones de développement prioritaires permettent de s’affranchir des codes de l’environnement”. La rapporteure publique a donné raison aux requérants. Dans ses conclusions lues en audience, elle a demandé l’annulation de l’article 13.4. Le délibéré du tribunal administratif sera rendu le 20 septembre.
“C’est tout le lagon de Moorea qui est en jeu”
Dom Leoture
Pour Dom Leoture, président de la fédération environnementale de Moorea, Aimeho to u ora, et membre du comité permanent du PGEM et de la commission locale de l’espace maritime (CLEM), l’enjeu est clair : il s’agit de se faire entendre par le Pays pour préserver le lagon de Moorea : “On représente ceux qui n’ont pas de voix, les animaux, la nature, et la population silencieuse, qui subit, et espère de ses élus qu’ils les accompagnent. Mais on s’aperçoit que cela n’a pas été le cas. (…) On déplore que le conseil des ministres, avec le seul avis du maire et de son adjoint, ait pu prendre une décision de modifier alors qu’il y avait eu des réunions et des concertations pendant sept ans. Un travail très important a été réalisé pour la protection et, pour des promoteurs, au nom du développement économique, on détruit la nature, l’habitat de vie de la population, on la méprise. (…) La zone de Temae fait l’objet d’enjeux actuellement mais c’est tout le lagon de Moorea qui est en jeu”.
LES DATES CLÉS
1992 : année de la création dans le code de l’aménagement du plan de gestion de l’espace maritime
1995 : La commune de Moorea émet le vœu de mettre sur pied un PGEM
2004 : Le projet de PGEM est rendu exécutoire par arrêté du conseil des ministres
2014 : La procédure de révision du PGEM est engagée
10 septembre 2021 : Le conseil des ministres approuve le PGEM révisé
Dans un communiqué adressé à l’AFP, Brieuc Frogier explique que “plusieurs médias ont pointé du doigt le soutien qu'(il) a apporté, il y a plusieurs mois, et pendant quelques semaines, à Éric Zemmour”.
“Ces accusations placent ma ministre dans une situation inconfortable, ce que je regrette profondément. Parce qu’il est impensable pour moi de parasiter l’action de Sonia Backès dans laquelle j’ai une totale confiance notamment pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, j’ai pris la décision de lui présenter ma démission”, a-t-il ajouté.
Brieuc Frogier avait été nommé conseiller spécial de Mme Backès à compter du 1er septembre, selon un arrêté publié mercredi au Journal officiel. Son passé d’ancien soutien d’Eric Zemmour a été révélé le même jour par plusieurs médias.
Désigné en décembre 2021 représentant en Nouvelle-Calédonie du parti “Reconquête” d’Eric Zemmour, Brieuc Frogier avait expliqué qu’il ne se “reconnaissait pas du tout dans la politique menée par Emmanuel Macron en Métropole” et que le candidat d’extrême droite était “le seul à tracer des perspectives d’avenir pour la Calédonie”.
Brieuc Frogier, qui a aujourd’hui rejoint la coalition non-indépendantiste “Ensemble !” se revendiquant d’Emmanuel Macron, s’était retiré en mars 2022 de la campagne d’Eric Zemmour, à qui il avait toutefois accordé son parrainage.
Proche de Mme Backès, il avait été élu en 2019 conseiller à la province Sud de Nouvelle-Calédonie sur la liste d’union de la droite dirigée par la secrétaire d’Etat, qui assure depuis la présidence de l’exécutif de cette collectivité.
M. Frogier a d’abord été membre du Rassemblement-Les Républicains (déclinaison locale des Républicains), le parti de son père, le sénateur LR Pierre Frogier, signataire de l’accord de Nouméa, avant de prendre ses distances avec cette formation historique de la mouvance non-indépendantiste.
Sa nomination au cabinet de Mme Backès avait été critiquée mercredi par le numéro un du PS, Olivier Faure, qui avait écrit sur Twitter : “Quand les barrières tombent… affolant de voir à quel point le parti présidentiel qui a fait sa fortune sur le front républicain multiplie les mains tendues à l’exd (extrême droite, NDLR) depuis le mois de juin. Quelle conception de la citoyenneté défend-il avec cette nomination”.
Dans un communiqué, SOS Racisme avait demandé à Elisabeth Borne “de mettre un terme à la présence de cet individu au sein du cabinet d’une membre de son gouvernement”.
“Je suis né à Nouméa, au milieu d’une guerre civile. J’avais 7 ans quand le drame d’Ouvéa nous a touchés”, a écrit M. Frogier dans son communiqué. En 1988, les accords de Matignon avaient scellé la réconciliation entre loyalistes et indépendantistes après plusieurs années de violences meurtrières dans l’archipel, dont la tragédie de la grotte d’Ouvéa (21 morts).
“Depuis ma naissance, je suis engagé pour construire un territoire où chacun trouve sa place, où deux drapeaux sont fièrement levés, où la République dans sa grande générosité offre à tous une place et une dignité”, a-t-il poursuivi dans ce texte réaffirmant son “soutien à Emmanuel Macron dans son action en particulier sur le dossier calédonien”.
Les ministres du Pays ont, dans un premier temps, rencontré la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, auprès du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq.
Il a été notamment été question des politiques publiques respectives en faveur des personnes porteuses de handicap, du partage d’expérience, ou encore des avancées relatives à la réglementation des établissements ou services d’aide par le travail (ESAT), et sur le schéma directeur de l’action sociale.
(Crédit Photo : présidence de la Polynésie française)
(Crédit Photo : présidence de la Polynésie française)
(Crédit Photo : présidence de la Polynésie française)
Virginie Bruant est également allée à la rencontre du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des personnes handicapées, Jean-Christophe Combe. L’occasion d’échanger sur plusieurs sujets :
l’insertion professionnelle par l’activité économique,
la prise en charge des sans-abris,
les différents dispositifs d’aide sociale en Polynésie,
les politiques d’inclusion
La journée s’est poursuivie par une rencontre avec le nouveau ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, Olivier Dussopt et ses équipes. Au programme, de nombreux échanges autour de la réforme de l’apprentissage, mais également de la modernisation du code du travail.
Organisée par la chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire, cette nouvelle édition de la foire agricole a pour thème “Du fa’a’apu à l’assiette”. Ce thème souligne l’engagement collectif porté par les pouvoirs publics, les collectivités et nos populations d’accompagner la transition alimentaire à différents niveaux : produire de manière responsable et de qualité, manger mieux et autrement et surtout, soutenir le développement des filières de production traditionnelle.
L’événement prévoit l’accueil de plus de 250 exposants, producteurs et commerçants en lien avec leurs activités, et répartis en six univers : “comment planter ?”, “comment élever un animal ?”, “comment valoriser en transformant ?”, “où se former ?”, “comment développer un projet ?”, et enfin, l’univers “nos produits, nos métiers, nos savoir-faire” qui regroupe nos producteurs agriculteurs, horticulteurs et artisans.
Le retour de la grande foire, c’est aussi la reprise des concours agricoles, tant prisés par les producteurs.
Cette année, le pari d’organiser une foire “100% locale” est lancé. Toujours dans une démarche de transition alimentaire et de promotion de nos produits locaux, du côté des boissons, la commercialisation boissons dites “sucrées (soda)” et jus fabriqués à partir de produits importés sera interdite, au bénéfice des boissons et jus de fruits frais, citronnades et eaux de coco. Du côté alimentation, l’application d’un cahier des charges précisant l’utilisation exclusive de produits locaux, avec une traçabilité exigée sur les produits carnés et produits de la mer est fortement soutenue et encouragée par la chambre et le ministère en charge de l’agriculture.
Objectif de cette édition 2022 : montrer à la population que “manger local c’est possible”, bon pour la santé, et pour le fenua… Plus de 250 exposants sont annoncés, 6 animations par jour sont prévues, un potager pédagogique de 300m², des concours pour primer le savoir-faire et l’innovation de nos participants.
À partir du 4 octobre, les demandes de bulletin n°2 du casier judiciaire devront être adressées en ligne au casier national de Nantes via ce lien : https://www.cjnb2.justice.gouv.fr pour les collectivités disposant déjà d’une habilitation.
Pour les collectivités ne disposant pas à ce jour d’un accès au service en ligne, la demande pourra être faite par courrier à Casier judiciaire national, Internet B2, 44317 Nantes Cedex 3. La demande devra préciser :
-l’intitulé précis de l’administration ou de l’organisme demandeur -Son adresse postale exacte -La liste complète des motifs pour lesquels les bulletins n°2 seront demandés -L’autorité signataire autorisée à engager la responsabilité civile.
Un choix qui s’inscrit dans la logique des missions officielles de la Délégation polynésienne pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (DSCEN), chargée de “coordonner la mise en place d’un centre de la mémoire de la période des essais nucléaires”.
Une équipe dédiée est constituée par le binôme DSCEN/G2P (Etablissement Grands Projets de Polynésie). Le premier travail de cette équipe est de rédiger le programme scientifique, culturel et pédagogique, document qui permettra d’établir le cahier des charges du concours d’architecture.
Cette équipe fera appel, pour l’élaboration de ce programme, à toutes expertises nécessaires. Elle prendra en considération les orientations pré-programmatiques retenues de manière consensuelle en juillet 2018 par le comité de pilotage Etat-Pays-universitaires-associations, et ses groupes de travail scientifique et bâtimentaire.
Pour rappel, le site dit du COMAR, soit 3276 m2, situé sur le Front de mer de Papeete, comprenant l’hôtel de la Marine, a été cédé en décembre 2018 par l’Etat au Pays pour ce projet. Les diagnostics préalables et les études de structure sont achevés. La villa COMAR et ses dépendances ont été dépolluées et démolies.
C’est un bilan financier équilibré qui a été présenté ce mercredi matin aux différents acteurs du monde communal. À l’exception de l’exercice 2020, la stabilité politique et économique constatée sur la période 2014-2019 a eu des effets positifs sur les finances des communes. Indicateur de cette amélioration globale : le niveau d’épargne brute cumulée. Il double entre les deux dernières mandatures et atteint plus de 20 milliards de Fcfp pour l’ensemble des communes
“Sur la mandature, un décalage s’est creusé entre le niveau des recettes et des dépenses qui permet aux communes de dégager une épargne qu’elle peut dégager pour financer en partie les investissements pour rendre de meilleurs services aux populations“, explique Mounia Ait Ofkir, directrice de l’Agence française de développement (AFD).
Les communes restent dépendantes. Le financement de leurs investissements repose en moyenne à 79% sur les subventions du Pays et de l’Etat. Le recours à l’emprunt, encouragé par l’AFD, reste encore marginal. Il ne couvre que 6% des dépenses d’investissements. Globalement, l’effort d’investissement s’est intensifié sur la dernière mandature. C’est notamment le cas à Rikitea, aux Gambier, commune de Vai Gooding :
“Nous avons depuis 2020, 2021, lancé la pépinière communale, la construction de notre scierie, de l’école primaire, d’une salle omnisport également donc nous n’avons pas cessé d’investir. Nous avons investi beaucoup au niveau de la commune de Mangareva parce que nous avions des réserves. Bien sur que tous ces investissement ont été subventionné soit par l’Etat soit par le Pays, mais la commune était prête à apporter sa part”.
Les 48 communes devront investir davantage pour répondre aux besoins des administrés et aux obligations du Code Général des Collectivités territoriales. Il faut toutefois rester prudent.
“Avec tous les tavanas qui sont ici présent, on subit quand même encore une autre type de crise dont il faut tenir compte dans nos projections et qui va influer fortement sur les couts d’investissement des communes, à savoir la crise liée à la guerre, donc une crise montante au niveau des coûts de l’énergie, du transport et peut être aussi de la capacité d’approvisionnement, souligne le maire de Punaauia Simplicio Lissant. Et c’est important, on le sait déjà, actuellement les communes dont Punaauia ont des projets de grande envergure. Et on sent déjà un surcout, qui dépasse déjà largement nos prévisions en début d’année et là il faut vraiment qu’on puisse avoir des éléments supplémentaires pour mieux se projeter.”
En effet, les surcoûts entrainés par la guerre en Ukraine et les effets à rebours de la crise covid devront être compensés par les communes. Les réserves accumulées au cours de la dernière mandature pourront jouer leur rôle d’amortisseur, dans les années à venir.
Ces financements englobent des études, des travaux et des acquisitions sur les deux dispositifs bien connus des communes que sont : le Contrat de développement et de transformation des communes (CDT) et les financements directs du Pays (dans le cadre de la 1ère session de programmation des dossiers reçus par la Délégation pour le développement des communes en février 2022).
Au titre du CDT, 3 opérations portées par la SEML Te Ora No Ananahi ont ainsi été subventionnées à hauteur de 140 millions de Fcfp pour des travaux d’extension des réseaux de collecte des eaux usées dans les secteurs de Paofai (Front de mer, Fare Ute et Rue Destremau). Le coût global d’investissement est de 350 millions Fcfp TTC.
Au titre du financement direct du Pays via la DDC, les investissements envisagés par les communes s’élèvent à environ 202 millions Fcfp TTC et bénéficient d’une participation du Pays à hauteur de plus de 82 millions Fcfp attribués à la Communauté de Communes des Iles Marquises (CODIM), et à diverses communes des Australes, des Marquises, des îles Sous-le-Vent et des îles du Vent.
16 premiers octrois concernent un ensemble d’engins et de véhicules destinés au transport, à la sécurité et aux travaux. Ces diverses acquisitions seront effectuées par les communes de Huahine, Mahina, Rurutu, Tahaa, Taputapuatea, Tumaraa, Ua Pou et par la CODIM. Le montant total des investissements est d’environ 157,2 millions Fcfp TTC moyennant une participation du Pays de 63,6 millions Fcfp, soit un taux de 40.4%.
Dans le domaine de l’aménagement, la commune de Tumaraa bénéficie d’un octroi de 9,7 millions Fcfp pour la gestion des eaux de ruissellement et d’assainissement du domaine Arnaud. L’opération est évaluée à 35,6 millions Fcfp, soit une participation du Pays de 30%. Elle a pour but de traiter les eaux pluviales qui impactent les sites d’ateliers d’agro-transformation et le CJA sis à Vaiaau. En effet, ceux-ci se retrouvent sinistrés à chaque intempérie.
Au titre des installations sportives, la commune de Ua Pou bénéficie d’un octroi de 2 millions Fcfp pour l’aménagement du plateau sportif de Haakuti. Également affecté lors d’intempéries, ce site très apprécié par les villageois est impraticable lors de chaque passage pluvieux. La commune prévoit le bétonnage de la zone en conséquence. L’opération est évaluée à 4 millions Fcfp, soit un taux de participation du Pays de 50%.
Enfin, sur le volet de l’adduction en eau potable, la commune de Tahaa prévoit la remise aux normes de son réservoir d’eau potable situé à Hurepiti. Celui-ci, très vétuste, présente de nombreuses fissures sur sa façade, entraînant des pertes d’eau non négligeables. Afin de permettre l’optimisation du stockage d’eau, cette opération évaluée à 8,5 millions Fcfp sera soutenue à hauteur de 6,8 millions Fcfp par le Pays, soit un taux de participation de 80%.
L’association, créée en 2008, a pour objet la recherche de logements dans le parc privé en vue de conclure, avec leur propriétaire, un contrat de bail, qui autorise la sous-location, pendant 2 ans, à des ménages en difficulté. Pendant la durée pour laquelle ils sont hébergés, ces derniers bénéficient de la prise en charge par l’AISPF de 2/3 du loyer et d’un accompagnement social privilégié.
Ce dispositif permet ainsi, à la fois, de répondre aux besoins de certains ménages polynésiens en recherche d’une solution provisoire de logement mais également de sécuriser le propriétaire contre les risques locatifs.
De 2018 à 2021, le nombre de logements gérés par l’AISPF ainsi que le nombre de ménages logés n’ont cessé d’augmenter. En 2021, 248 logements étaient conventionnés avec l’association et 305 personnes ont pu bénéficier du dispositif.
Au regard de l’utilité sociale des activités de l’AISPF, le Pays renouvelle pour 4 années supplémentaires son partenariat avec cette dernière, tout en tenant compte des prescriptions de la Politique publique de l’habitat 2021-2030.
Cette nouvelle collaboration s’article autour de 4 axes (captation de logements, gestion locative adaptée, accompagnement social des ménages et communication) qui seront déclinés annuellement dans une convention particulière de financement, laquelle est destinée à couvrir la part du loyer pris en charge par l’AISPF.
Pour marquer ce cinquantenaire, l’institution culturelle et le ministère de la Culture proposent le programme suivant :
Du 19 – 26 novembre 2022 : « Une exposition urbaine » dans la ville de Papeete
L’artiste Nilo a réalisé les 45 portraits des membres de l’Académie tahitienne – Fare Vana’a, qui se sont succédés depuis 1974 :
20 portraits correspondants aux fondateurs de l’Académie tahitienne installés en 1974 seront imprimés sur kakemono et pavoiseront une partie de l’avenue Pouvanaa a Oopa, depuis le carrefour de l’avenue du Général de Gaulle jusqu’au rond-point de la Présidence ;
45 portraits seront mis à la disposition des membres de l’Académie tahitienne.
Vendredi 25 novembre 2022 : « La journée portes ouvertes » de l’Académie tahitienne
L’Académie Fare Vana’a recevra le public afin de lui présenter les locaux de l’Académie et les travaux des académiciens et lui fera découvrir de nouvelles publications ainsi que la réédition de quelques-uns de leurs ouvrages.
L’institution organisera par ailleurs, une petite cérémonie afin d’honorer certains de ses membres. Elle recevra le public et ses invités de 9 heures à 13 heures 30 dans l’espace des parkings situés au niveau du rez-de-chaussée des bâtiments du CESEC et du ministère de la Culture.
Ces pourcentages ont fait l’objet de discussions entre les membres du comité des produits locaux qui s’est réuni pour la première fois en juillet 2022.
À cette occasion, le dispositif mis en place par les communes, pour accompagner les équipes à améliorer la part des produits locaux dans les recettes tout en maîtrisant les coûts des repas, a été salué et fera l’objet d’échanges avec leurs homologues des collèges et lycées.
Selon nos informations, une dispute sur fond d’alcool a éclaté entre la victime et le mis en cause. Il s’agit d’un homme tout juste marié et son beau-fils. La victime aurait menacé son beau-fils avec une hache. L’homme pose la hache mais son beau-fils ramasse une pierre et la lui jette à la tête.
Malgré sa blessure, il refuse de se faire soigner par un professionnel de santé. Il décèdera dimanche matin.
Une enquête préliminaire pour homicide volontaire a été ouverte. La brigade de la section de recherche et des techniciens en identification criminelle ont mené les investigations. Le mis en cause a été placé en garde à vue et déféré au parquet de Papeete aujourd’hui à midi.
Il a été présenté à un juge d’instruction qui l’a mis en examen pour violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
La reine est décédée “paisiblement” jeudi après-midi, a annoncé le Palais de Buckingham. Les drapeaux ont été mis en berne au dessus du palais et “God Save the Queen” joué sur la BBC.
La disparition de la souveraine, dont l’état de santé s’était dégradé depuis un an, suscite une immense émotion au Royaume-Uni et dans le monde.
Symbole de stabilité ayant traversé imperturbable les époques et les crises, elle avait côtoyé, depuis la mort de son père George VI en 1952, quand elle n’avait que 25 ans, Nehru, Charles de Gaulle ou Mandela qui l’appelait “mon amie”.
La reine Elizabeth le 7 juin 1952 à Londres. Crédit : CENTRAL PRESS / AFP
Pendant son règne, elle a assisté à la construction puis la chute du mur de Berlin, et a rencontré 12 présidents américains.
Elle venait de nommer mardi son 15e Premier ministre, Liz Truss, occasion d’une dernière photo, frêle et appuyée sur un canne.
Tout au long de son règne de 70 années, le plus long de l’histoire britannique, elle a rempli son rôle avec un sens du devoir inébranlable. Elle avait su garder au fil des crises traversées par son royaume et la royauté, un soutien massif des Britanniques, venus par dizaines de milliers pour l’apercevoir quelques minutes sur le balcon du palais de Buckingham en juin dernier pour son jubilé de platine, célébrations de ses 70 ans de règne aux airs d’adieu.
Son fils aîné Charles, prince de Galles, va lui succéder à l’âge de 73 ans.
Drapeaux en berne
La mort de la souveraine, qui avait limité les apparitions depuis une nuit à l’hôpital en octobre 2021 et avait reconnu des difficultés à se déplacer, ouvre une période de deuil national, jusqu’à ses funérailles dans une dizaine de jours.
Les télévisions et radios ont interrompu leurs programmes pour annoncer le décès de la souveraine, veuve depuis le décès en avril 2021 de son époux Philip.
Les drapeaux ont été mis en berne et les cloches des églises ont retenti pour marquer la disparition de celle qui, très croyante, était aussi la cheffe de l’Église anglicane.
Crédit : AFP
Elizabeth II était à sa mort cheffe d’État de 15 royaumes, de la Nouvelle-Zélande aux Bahamas, qu’elle a parcourus au fil de son règne, toujours vêtue de tenues assorties, souvent de couleurs vives.
Elle est surtout pour l’immense majorité de ses sujets la seule souveraine qu’ils aient jamais connue, présente sur les billets de banque, les timbres (qui vont devoir changer de visage) et soumise à l’attention permanente des tabloïds.
Elle a préservé l’institution malgré plusieurs crises, parmi lesquelles la mort en 1997 à Paris de l’ex-femme de Charles, Diana, pourchassée par des paparazzis. Elizabeth II avait été accusée de manquer de compassion face à l’immense émotion suscitée par la disparition de “la princesse du peuple”.
Elle a aussi gardé le silence face aux accusations d’agressions sexuelles visant son fils Andrew, qui y a mis fin en déboursant des millions de dollars, et est restée stoïque face aux allégations de racisme visant la famille royale, de la part de son petit-fils Harry et de son épouse Meghan Markle, dont le départ en Californie a constitué un coup de tonnerre.
L’avenir de la monarchie s’annonce plus compliqué avec Charles, à la popularité bien plus faible. Les Britanniques lui préfèrent le prince William, désormais héritier de la couronne, et son épouse Kate.
Unité du royaume
Elizabeth Alexandra Mary Windsor n’était pas destinée à devenir reine à sa naissance, le 21 avril 1926. Mais fin 1936, son oncle Edouard VIII abdique, préférant épouser Wallis Simpson, une Américaine deux fois divorcée.
Le père d’Elizabeth devient alors le roi George VI et elle devient héritière de la Couronne.
Le jeune princesse épouse à 21 ans l’officier Philip Mountbatten, fils du prince André de Grèce, au cours d’une cérémonie somptueuse qui fera rêver le Royaume-Uni d’après-guerre encore marqué par les privations.
Le 6 février 1952, alors qu’elle effectue un voyage au Kenya, elle apprend la mort de son père, âgé de 56 ans. Elle retourne immédiatement au Royaume-Uni, puis est couronnée le 2 juin 1953.
Distante avec ses quatre enfants –Charles, né en 1948, Anne (1950), Andrew (1960) et Edward (1964) Elizabeth II honorait encore à 90 ans passés des centaines d’engagements chaque année : inaugurations en tous genres, réceptions à Buckingham, remises de décorations ou de récompenses.
La reine Elizabeth, le Prince Philip et leurs enfants : le Prince Charles, la Princesse Anne, et le Prince Andrew. Crédit : AFP
Charles aura fort à faire pour préserver l’attachement des Britanniques à la monarchie, institution que certains jugent dépassée mais dont Elizabeth II avait su maintenir le prestige.
Il accède au trône à un moment où l’unité du Royaume-Uni se fissure, sous l’effet du Brexit, qui a réveillé les velléités d’indépendance de l’Écosse et les tensions communautaires en Irlande du Nord. Dans les ex-colonies britanniques restées des royaumes, les critiques se font aussi vives sur le passé colonialiste et les velléités républicaines se renforcent.
La reine Elizabeth et le Prince Charles. Crédit : Daniel LEAL / AFP
répondre à la pénurie de matières premières, en transmettant les techniques de préparation et de tressage ;
encourager la créativité et le renouveau des produits issus de l’artisanat traditionnel des îles Tuamotu Gambier ;
valoriser le secteur en favorisant l’insertion professionnelle par la mise en place de formations en faveur des artisans traditionnels.
Les artisans recensés par le service de l’artisanat traditionnel qui ont bénéficié de ces formations œuvrent majoritairement au sein d’une structure familiale ou associative, qui constitue souvent la base de la transmission des valeurs, du savoir et du savoir-faire traditionnel. La formation constitue donc une étape essentielle dans le cheminement vers la professionnalisation des artisans traditionnels et la pérennité de ces métiers de passion, grâce à la réappropriation de techniques ancestrales.
Ainsi au cours de l’année 2020, une première formation technique sur l’utilisation des coquillages de plage avait été initiée sur l’atoll de Anaa.
Trois formations techniques ont été dispensées cette année :
Formation « nī’aublanc » :
La formation pour la préparation de matière première nī’au blanc et les techniques de tressage servant à la confection de costumes de danse traditionnelle, de bijoux, chapeaux ou sacs a été dispensée par Marie Faua, artisane reconnue pour ses compétences dans le domaine.
La formation a été menée sur 49 heures à Takapoto, qui ont permis aux stagiaires d’apprendre à récolter le nī’au blanc sans abimer le cocotier, à préparer la fibre et à la travailler pour en faire des bijoux. L’approvisionnement est une problématique récurrente du secteur, ainsi cette formation devrait permettre d’y remédier en partie.
(Crédit photo : présidence de la Polynésie française)
(Crédit photo : présidence de la Polynésie française)
(Crédit photo : présidence de la Polynésie française)
(Crédit photo : présidence de la Polynésie française)
(Crédit photo : présidence de la Polynésie française)
(Crédit photo : présidence de la Polynésie française)
(Crédit photo : présidence de la Polynésie française)
Formation « fibre de coco » :
La formation pour la préparation de matière première « fibre de coco » et son utilisation pour la confection de natte (nape), de bijoux et de parures, ou de tout autre objet de décoration tels que miroir ou abat-jour, a été dispensée à Makemo par Jean-Yves Tuihaa, artisan émérite connu pour ses créations.
Les 71 heures de formation ont été réparties entre le choix des cocos, la préparation de la fibre, l’apprentissage de différentes tresses, la réalisation d’un ensemble de collier, pendentif et bracelet avec des coquillages. Dans ce domaine également cette formation permet d’apporter une réponse tant aux besoins en matières premières qu’en création artisanale.
Formation « nī’au – raraga matua » :
La formation sur les techniques de tressage du nī’au – raraga matua a été menée à Fakarava par Yolande Tehina, artisane traditionnelle mise à l’honneur dernièrement lors de reportages télévisés.
Les 88 heures de formation ont permis là encore de choisir les feuilles adaptées au travail du nī’au – raraga matua. L’apprentissage des bases du tressage a été un moment important de la formation. Une fois les bases acquises, les stagiaires ont pu réaliser des pots, chapeaux et paniers tressés.
Au total, 30 artisans ont bénéficié de ces formations et ont reçu une attestation à l’issue de la formation. Ils ont également été invités à se déplacer ou à envoyer leurs créations au salon des Tuamotu Gambier, dont la 7ème édition aura lieu en novembre 2022 à l’Assemblée de Polynésie française.
Le service a notamment pu compter sur l’accompagnement efficace et dynamique de Moeata Tahiri, présidente du comité des Tuamotu Gambier « TE MATA KEINANGA ». Elle s’est, en effet, chargée d’identifier les îles où les formations pouvaient se tenir, de recruter les stagiaires et d’assurer leur hébergement, ainsi que de la coordination avec les communes sur place pour la logistique.
Comme sa grande sœur la Hawaiki Nui Vaa raromataì, la Hawaiki nui vaa solo se déroulera en trois étapes et sur trois jours.
Pour la 1ère étape, les participants auront 22 km à parcourir entre Tautira et Hitia’a.
La seconde étape se déroulera entre Hitia’a et Mahina, une course longue de 28 km.
Et la dernière étape enverra les rameurs depuis Mahina jusqu’à Taahiamanu à Moorea. Ce sera le plus long tronçon : 43 km.
Le projet avait été mûri, il y a quelques années déjà, par le concepteur même de la Hawaiki nui Vaa. C’est finalement en 2022 que cette course V1 va voir le jour. “La personne qui a mis en place c’est donc mon papa, raconte Tutu Maamaatuaiahutapu, présidente du comité organisateur de la course. Il est parti trop tôt. Il n’a pas pu terminer son projet. J’ai sorti ce dossier du placard pour retravailler dessus avec certains rameurs. Mon fils est peperu. C’est lui qui a proposé de faire la partie de Tautira jusqu’à Moorea pour faire que de la glisse. Non seulement de la glisse mais aussi prendre plaisir au va’a.”
Grâce aux sponsors, à l’appui des communes et du Pays, l’organisation de la Hawaiki Nui Solo est rendue possible. Au total, 14 bateaux officiels sont mobilisés pour la course, 4 bateaux secouristes ainsi que la gendarmerie et les communes concernées. Et le navire Tahiti Nui aura pour mission de ramener les V1 depuis Moorea vers Tahiti.
Depuis 2017, Coral Gardeners participe à la sauvegarde des récifs coralliens de Polynésie. Ses missions : la restauration corallienne, la sensibilisation, la recherche et le développement. L’organisation, basée à Moorea, est composée d’une trentaine de jeunes tous très motivés et très impliqués. Ils plantent des coraux et nous permettent même d’en adopter. “Tout a commencé quand j’avais 16 ans. On est partis surfer avec mon petit frère et quelques amis. On est arrivés au spot et on a réalisé que les récifs coralliens étaient en train de mourir alors qu’ils nous donnaient énormément dans notre vie. On avait envie d’agir, de démarrer une initiative, et ne pas attendre que ça vienne de l’extérieur” confie Titouan Bernicot, fondateur de Coral Gardeners.
Le jeune homme a arrêté ses études pour se lancer pleinement dans son projet avec ses amis pêcheurs et surfeurs : “Beaucoup de personnes me disaient que je n’avais pas assez de connaissances et que donc, ça ne pouvait pas marcher. Alors on a travaillé comme des fous, nuit et jour. On s’est entouré des bonnes personnes… Et on a essayé de voir les choses un peu différemment et de mettre en place des choses qui paieront sur le long terme (…) Aujourd’hui, on arrive à des résultats parmi les plus avancés au monde dans le domaine de la restauration corallienne”.
“Mon rêve, c’était de créer un nouveau métier. Le métier de jardinier du corail. On plante des arbres sur terre depuis des millénaires, alors pourquoi on ne peut pas planter des coraux sous l’eau ?”
Titouan Bernicot, fondateur de Coral Gardeners
Le corail est un organisme vivant. Aussi appelés “forêts tropicales aquatiques”, les récifs coralliens sont les poumons de nos océans. Les océans absorbent une bonne partie du CO2 de notre planète et ils produisent plus de la moitié de l’oxygène qu’on respire. La pêche, le tourisme… dépendent de la bonne santé des écosystèmes récifaux qui pourraient être les premiers écosystèmes à disparaitre à l’horizon 2050. Sur les trois dernières décennies, près de 30% des récifs coralliens dans le monde ont disparu. Un constat alarmant.
(Crédit photo : Coral Gardeners)
(Crédit photo : Coral Gardeners)
(Crédit photo : Coral Gardeners)
“Peu de personnes ont la chance de pouvoir côtoyer les récifs coralliens, et toute la vie marine. Chez les Polynésiens, la mer et la terre ne font qu’un. Tout ce qui affecte la terre va affecter la mer, et vice versa. On a vraiment besoin qu’il y ait un maximum de personnes autour du monde qui savent ce qu’est un corail et pourquoi les récifs coraliens sont aussi magnifiques et importants, et qu’ils aient cette envie, cette curiosité, de faire quelque chose. (…) C’est un problème mondial. C’est vrai que la situation est alarmante, ce sont les écosystèmes les plus impactés par le réchauffement de la planète, la surpêche, les pressions humaines… La restauration corallienne n’est pas la seule solution. Il faut aussi faire de la sensibilisation pour arriver à inspirer la population locale” indique Titouan.
Lors de la sensibilisation avec des enfants de l’île (Crédit photo : Coral Gardeners)
Coral Gardeners a des programmes de restauration corallienne à Moorea, mais aussi à Tikehau, à Ahe, ou encore à Teahupoo. L’organisation a déjà planté 24 700 coraux depuis sa création, et prévoit d’en planter 15 000 rien qu’en 2022.
Côté finances, elle peut compter sur des donations de philanthropes et des partenariats avec National Geographic ou encore la World Surf League, et le soutien du co-fondateur de Google Larry Page ou encore du cousin d’Elon Musk, mais pas seulement : “On a eu la chance au début d’avoir une subvention de la DIREN et du gouvernement polynésien, mais après, on ne voulait pas dépendre des programmes de financement traditionnels, et des appels à projets. On voulait créer un site internet, avoir une communauté en ligne qui puisse suivre nos avancées et nous soutenir. Aujourd’hui, Coral Gardeners a un modèle économique assez unique. On a levé en 5 ans plus de deux millions d’euros grâce aux adoptions de coraux sur notre site, de gens du monde entier. (…) Cela nous permet de planter plus de coraux, de restaurer plus de récifs, et investir dans plus de programmes de sensibilisation, d’innovation”.
Le projet de conservation des récifs coralliens le plus suivi au monde
L’organisation de Moorea est aujourd’hui le projet de conservation des récifs coralliens le plus suivi au monde : “C’est incroyable de se dire qu’au départ, tout a démarré dans ma chambre. Avec mes potes d’enfance, on avait quelques idées, mais surtout des rêves qu’on voulait réaliser. Jamais je n’aurai pensé qu’en 5 ans, on en serait arrivé là” admet Titouan. Âgé de 24 ans aujourd’hui, le jeune homme peut se vanter d’avoir déjà été invité à Genève par l’ONU.
L’une des forces de Coral Gardeners, c’est sa communication. Leur compte Instagram est suivi par plus d’un demi-million de personnes soit le double de la population en Polynésie : “Même du milieu de l’océan Pacifique, on peut arriver à faire passer des messages importants aux quatre coins du monde. (…) On a essayé de redéfinir les codes de la conservation marine, la rendre plus attractive, provocatrice, ‘sexy’ et qui parle à un public jeune. On s’est inspiré du monde de la mode. On voulait aussi créer de l’émotion chez les gens. On s’est plus concentré sur la partie positive, les gens veulent voir la beauté de ces écosystèmes”.
Avec Mareva Galanter (Crédit photo : Coral Gardeners)
(Crédit photo : Coral Gardeners)
Avec Matahi Drollet (Crédit photo : Coral Gardeners)
Avec Vaimalama Chaves (Crédit photo : Coral Gardeners)
Avec Italo Ferreira (Crédit photo : Coral Gardeners)
200 millions de personnes ont été touchées en 5 ans par leurs actions via les réseaux et plus de 4 500 sur le terrain lors d’interventions dans les écoles, avec les touristes… Des stars viennent planter leurs coraux comme Mareva Galanter, Italo Ferreira, Vaimalama Chaves, Jack Johnson, Diplo, Lambert Wilson… Des scientifiques prestigieux viennent régulièrement les voir et les suivent de près.
Sauver les océans avec la technologie
Avec son projet baptisé “l’Odyssée 2025”, Coral Gardeners a pour ambition de planter un million de coraux d’ici 2025 et de créer un mouvement de “jardiniers du corail” tout autour de la planète : “Il y a des récifs coralliens tout autour de l’équateur, et il y a même des récifs à Toulon ou à Marseille, ce ne sont pas des coraux d’eaux tropicales. On a besoin que ces coraux qui ne peuvent pas parler aient toute l’attention qu’ils méritent”. L’organisation souhaite permettre aux communautés locales de pêcheurs et de surfeurs d’autres pays de prendre soin de leurs récifs.
“On aimerait développer ce projet démarré par la jeunesse polynésienne autour du monde.”
Titouan Bernicot
L’organisation a aussi créé un centre de recherche et de développement : CG Labs, consacré à l’innovation, la technologie et la science. Elle a mis en place Reef OS, un réseau de caméras connectées qui récolte des données sur les coraux.
Elle travaille sur une application sous-marine qui réalise un suivi scientifique (nombre de poissons, croissance des coraux, température) en temps réel des nurseries connectées. Avec l’université de Hawaii, Coral Gardeners élabore un robot qui va cartographier les récifs coralliens en 3D, et elle a aussi un partenariat avec l’université américaine de Cornell où sont étudiées la bioacoustique et l’intelligence artificielle. “On essaie de trouver les nouvelles méthodes, les nouveaux outils, pour être de plus en plus performants sur le terrain” indique Titouan.
(Crédit photo : Coral Gardeners)
(Crédit photo : Coral Gardeners)
(Crédit photo : Coral Gardeners)
(Crédit photo : Coral Gardeners)
Malgré la situation inquiétante actuelle pour les récifs coralliens, le fondateur de Coral Gardeners reste en tous les cas résolument optimiste : “J’ai l’impression que les jeunes sont plus conscients de ce qu’il se passe. Je reste très optimiste pour les décennies à venir. Cela ne sert à rien de paniquer, au contraire, il faut se poser et réfléchir à ce que l’on peut mettre en place. L’innovation va aussi aider à vivre davantage en harmonie avec la nature. Les méthodes arrivent, cela ne fait que quelques décennies que l’on plante des coraux. Les avancées sont énormes ces 5 dernières années. Il y a une vraie prise de conscience sur la scène internationale qui est en train de se passer”. Et de préciser : “On a rien inventé. Les Polynésiens avant, avaient déjà mis en place le rahui, ils savaient coexister avec la nature, quand il fallait pêcher ou pas… Il s’agit juste de réinspirer, de se réapproprier ce patrimoine culturel et le mettre en place”.
(Crédit photo : Coral Gardeners)
Comme l’indique Titouan, chaque petit geste compte, et “ne rien faire, n’est pas une solution” : “On a tous le pouvoir de réduire notre empreinte carbone au quotidien, d’aider des groupes qui font des actions environnementales… et ça peut commencer par l’adoption d’un corail. Je pense que c’est important que nous, les jeunes, on voit les choses en grand, et qu’on fasse tout pour réaliser nos rêves car on n’a pas le temps. C’est maintenant qu’il faut agir. Les récifs coralliens pourraient être tous condamnés d’ici 2050″.